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Ut pictura poesis
19 mars 2014

Les Nourritures terrestres I

1) Un genre hybride :

   Écrites en 1897, Les nourritures terrestres d'André Gide n’appartiennent particulièrement à aucun genre littéraire. C’est un livre à genre instable où on y trouve des maximes, des récits, des réflexions et des poèmes. Le lecteur assiste aussi à de multiples variations de ton et d’accent : tantôt l’aspect philosophique des méditations, tantôt la richesse enflammée des images orientales, et soudain les poèmes les plus brisés et les plus significatifs. Et c’est probablement pour convaincre son disciple imaginaire, Nathanaël, qu’André Gide n’a négligé aucune forme littéraire de persuasion.

2) Les huit livres :

     Les nourritures terrestres sont divisées en huit livres et un Envoi :

- Dans le premier, l’auteur donne à Nathanaël des maximes pour vivre et l’engage à assumer le plus d’humanité possible. 

- le second livre célèbre à travers une série de poèmes les nourritures et les instants.                

- Dans le troisième, il nous offre ses impressions de voyage entre Rome, Florence, Syracuse, Naples… Ensuite, il chante les jardins et les beaux mouvements des vagues.

- Le livre quatrième renferme le beau récit de Ménalque qui est l’un des passages les plus forts de l’ouvrage. Par la suite, les amis de Ménalque chantent les fruits, les voluptés et les désirs.

- Dans le cinquième, le poète chante, en Normandie, toutes les portes de la ferme, le voyage en diligence, les auberges.

- Le livre sixième célèbre les sources, les sommeils, les villes, les cafés… ; l’auteur note l’émotion d’une minute, faite de tant d’impressions confuses.

- Dans les deux derniers livres, ce sont encore des notes de voyage, des fragments sur Alger, Chetma, Blidah… ; il célèbre les oasis, les caravanes, le désert, les insomnies.

- Enfin, dans l’Envoi qui clôt Les nourritures, l’auteur engage Nathanaël à s’émanciper de son livre, et à chercher sa propre voie.

3) La double vertu :

    Les nourritures terrestres sont doublement admirables grâce à leur raison philosophique d’un côté, et à leur beauté lyrique de l’autre. Le lecteur rencontre à la fois André Gide le philosophe qui prêche la doctrine anti-déterministe à travers l’idée de l’inconstance, et André Gide le poète qui nous décrit les images et les sensations qui traversent son être, en chantant les amours, les amitiés et la suprême compréhension de la nature. Le livre détient donc une double vertu : il est senti et en même temps pensé, l’idée et le sentiment s’y accouplent pour louer les beautés terrestres ; et c’est le prodige du poète d’avoir su développer une thèse philosophique avec un tel lyrisme.

 

 

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Commentaires
N
Une écriture exceptionnelle, un écrivain des plus talentueux et des idées qui nous incitent à nous arrêter, ne serait-ce qu'un moment , pour réfléchir et méditer, ces Nourritures terrestres. Rien de vraiment philosophique! Juste un instant avec soi, une observation réfléchie de la vie, de sa vie.
H
Cogiter relève du rationnel , sentir et aimer relève du sensuel . Entre le cœur et le cerveau réside un conflit perpétuel , André Gide avec sa sagesse et son savoir-faire a pu amalgamer les deux dans LES NOURRITURES TERRESTRES.
L
Un livre qui nous invite à une perpétuelle découverte du monde et de soi-même.<br /> <br /> "Le sage est celui qui s'étonne de tout."
T
A lire et à relire car ces nourritures ne sont pas terre à terre...<br /> <br /> Bonne journée lumineuse et chal-heureuse!
L
ce livre est un beau voyage , leçon de vie et de bonheur simple...............
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